Depuis quelque temps, le marché australien de la vape est en proie à des bouleversements majeurs sans précédent. Les autorités ont récemment pris une série de mesures restrictives visant à limiter l’accès à la cigarette électronique et à décourager son utilisation. Interdiction de vente aux mineurs, limitation de la nicotine, prescription médicale obligatoire l’arsenal est au complet. Si ces initiatives louables visent à protéger la santé publique, elles risquent tout de même d’entraîner des conséquences inattendues et néfastes dans le pays.

Que se passe-t-il vraiment ?

Selon le rapport du Global State of Tobacco Harm Reduction, la nicotine est classée en Australie comme un « poison dangereux » de catégorie 7. Par conséquent, l’acquisition de ce produit sans prescription médicale, délivrée par un professionnel de santé qualifié, est interdite. Néanmoins, cette voie légale est rarement empruntée par les vapoteurs et les médecins du pays. Pour contourner cette interdiction, les résidents australiens importent leurs produits nicotinés de l’étranger.

Dans le même temps, il faut rappeler que la possession ou l’utilisation d’e-liquide à la nicotine en Australie peut entraîner des sanctions sévères. Cela implique généralement des peines de prison pouvant aller jusqu’à deux ans et des amendes à hauteur de 45 000 AU $. Bien qu’aucun vapoteur n’ait été condamné à ce jour, la menace est palpable et s’intensifie avec l’entrée en vigueur de nouvelles réglementations.

D’un autre côté, les autorités australiennes brandissent l’étendard de la santé publique. L’objectif affiché est clair : protéger la population, notamment les jeunes, des dangers de la cigarette électronique. Bien évidemment, les défenseurs de la vape rétorquent que ces mesures sont excessives. En diabolisant la vape, le gouvernement risque de détourner les fumeurs d’une alternative pourtant bien moins nocive que la cigarette traditionnelle.

Quelles sont les premières conséquences ?

La mise en œuvre de ces mesures intervient alors que l’augmentation du tabagisme chez les jeunes Australiens est alarmante. Parallèlement, le marché noir de la vape connaît également une croissance exponentielle. Des réseaux clandestins se sont mis en place pour importer et distribuer des produits nicotinés, souvent à des prix exorbitants. Les vapoteurs frustrés se tournent ainsi vers ces alternatives moins contrôlées, avec des risques accrus pour leur santé.

La preuve, le Dr Colin Mendelsohn a mis en évidence l’expansion du marché noir des cigarettes électroniques dans l’État de Victoria. Il est actuellement estimé entre 550 millions et 1 milliard de dollars australiens par an (jusqu’à un demi-milliard de livres sterling). De plus, aucun de ces fonds ne contribuera aux recettes fiscales, car tous les profits seront reversés aux réseaux criminels organisés. Cette situation est d’ailleurs observée dans le reste du pays, puisque les médias rapportent que le marché noir de la vape est en pleine expansion.

Les restrictions de l’Australie sur les e-cigs sont donc contre-productives et dangereuses. Elles poussent en effet les utilisateurs à se mettre hors la loi, à dépenser plus d’argent, et à s’exposer à des risques inutiles. D’autres sont contraints de revenir au tabac, ce qui annule tous les bénéfices qu’ils avaient obtenus grâce au vapotage.

Quoi qu’il en soit, l’avenir de la vape en Australie est désormais incertain. Le gouvernement semble déterminé à poursuivre sa croisade antivape, ignorant les appels à la raison et les preuves scientifiques contraires. Les vapoteurs australiens se retrouvent ainsi pris en otage d’une politique aveugle et punitive, les privant d’un outil de sevrage efficace.

Voici les propos du député de Victoria, David Lambrick, qui prend l’exemple de l’interdiction de l’alcool des Américains.

L’interdiction d’utiliser des liquides nicotinés sans ordonnance en Australie évoque des souvenirs de la prohibition de l’alcool aux États-Unis de 1920 à 1933. Cette dernière, bien qu’initialement conçue pour atténuer la consommation d’alcool et ses effets sur la société, a finalement engendré des conséquences inattendues. Elle a non seulement stimulé le développement d’un marché noir florissant, mais a également favorisé la corruption, la violence et les attentats.

David Lambrick, député de Victoria, souligne que l’histoire semble se répéter en Australie avec l’interdiction des eliquides nicotinés. En limitant l’accès à la vape légale, les autorités australiennes risquent de reproduire les erreurs du passé. Cette mesure pourrait alors engendrer une augmentation de la corruption et de la violence, à l’instar de la prohibition de l’alcool aux États-Unis. Malgré ce contexte sombre, la communauté des vapoteurs en Australie reste résiliente. De nombreuses initiatives de soutien voient le jour et la mobilisation s’intensifie pour faire pression sur le gouvernement.

Face à cette situation, il est donc encore possible de sauver la vape en Australie. Le gouvernement devrait réexaminer sa stratégie et envisager des alternatives plus pragmatiques et fondées sur des données scientifiques. L’avenir de la santé publique et des vapoteurs en dépend.